mardi 2 mai 2017

Que ta volonté soit faite

HISTOIRE

Dans une petite ville de l'Amérique profonde, vit Jon Petersen. Un homme qui semble normal aux premiers abords, mais qui cache une nature noire. Très noire.

CRITIQUE

Maxime Chattam est un auteur français très connu. Pourtant, je n'ai quasi pas lu ses ouvrages et j'ai voulu tenter Que ta volonté soit faite, avec son pitch très intriguant.
Et non seulement l'histoire intrigue, mais est aussi carrément dérangeante par moments. Une lecture qui ne laisse nullement indifférent.

Ce qui frappe dans l'histoire, c'est qu'on apprend à connaître un personnage en particulier : Jon Petersen. On le découvre enfant, puis adolescent et enfin adulte.
Et dès les premières pages, on se rend compte qu'il n'est pas "normal". Il possède des aptitudes totalement réprouvées par la société.

Et malgré tout cela, on ne peut s'empêcher de se sentir fasciné par ce garçon qui choisit de céder à ses pulsions, qu'elles soient sexuelles ou meurtrières. En cela, la lecture est très dérangeante. Parce qu'on se surprend à suivre ce bonhomme qui s'enfonce dans la violence, sans jamais éprouver le moindre remord. Ce qui rend bien sûr le personnage totalement détestable.

Malgré cela, je n'ai pas pu m'empêcher de lire ce roman d'une traite. L'auteur ne recule devant aucun tabou et n'épargne personne : drogue, prostitution, sexe, sang qui coule à flots ou encore viol... Bref, c'est très, très noir.
Quand à la fin, elle risque de surprendre plus d'un. Il faut dire qu'elle est très originale par rapport à d'autres fins plus "classiques". Cela nous donne à réfléchir par rapport à la morale de toute cette histoire. 

Ce qui frappe aussi dans ce bouquin, c'est la religion, très présente. De part son titre (un extrait du Notre Père), on s'aperçoit très vite que deux "clans" religieux s'affrontent : les méthodistes et les luthériens. Une cohabitation froide qui joue sur l'intrigue, puisqu'elle va apporter son lot de scènes déchirantes.

Ce qui m'a beaucoup plu dans ce roman, c'est l'écriture de Maxime Chattam, qui n'est pas sans rappeler Stephen King. Que ce soit dans sa manière de dépeindre la nature humaine, les descriptions ou même le lieu de l'intrigue (un patelin paumé où tout le monde se connaît) ; tous ces éléments m'ont fait revivre les quelques lectures que j'ai pu faire de l'auteur de Carrie ou encore Shining.
C'est très vivant et immersif : on ne quitte jamais le bouquin avant la dernière page et quand c'est le cas, on veut absolument reprendre la lecture, tant on est pris dans l'intrigue.

La nature humaine, décrite ici, est loin d'être rose. Jon Petersen en est le parfait exemple. A la fois monstrueux et fascinant, il ne laisse personne indifférent. Mais on se demande sans cesse jusqu'où il est prêt à descendre pour assouvir ses pulsions et ses instincts les plus vils.

Riley, son fils, est beaucoup plus attachant. Il faut dire qu'avec un père pareil, pas étonnant qu'il se comporte de telle sorte dans le roman ! Ceci dit, une question demeure : le mal est-il héréditaire ? Peut-il se transmettre de père en fils ?
Cette question, je me la suis posée une bonne partie de ma lecture. C'est pourquoi je suis d'autant plus satisfaite du sort qui lui est réservé.

On a aussi le shérif, un peu paumé par ce qui se passe, mais qui possède ses forces et ses faiblesses. C'est un personnage qui m'a beaucoup plu, de par son caractère et son désir de régler les problèmes de la ville. Mais il va vite se heurter au manque de preuves sur les crimes commis, ainsi qu'aux habitants dont certains veulent faire justice eux-mêmes.

Malsain et dérangeant ; tels sont les adjectifs qui qualifient ce livre. Ce qui ne m'a pas empêchée de l'apprécier.

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