dimanche 31 décembre 2017

Le Pays des Contes, tome 1 : Le Sortilège Perdu

HISTOIRE

Alex et Conner sont des jumeaux qui traversent une période difficile : celle de la disparition brutale de leur père.
Mais un jour, leur grand-mère leur donne un livre qui a marqué leur enfance : Le Pays des Contes. Celui-ci se révèle magique et les transporte dans l'univers des contes de fées.
Malheureusement, l'envers du décor se révèle moins merveilleux que ce qu'ils croyaient...

CRITIQUE

Cela fait des mois, voire des années que j'entends parler de cette saga, qui fait l'objet de bien des critiques élogieuses. Et je comprends mieux : j'ai été aussi séduite par cet univers ! Je dirais même plus : c'est l'une des meilleures réécritures de contes de fées que j'ai pu lire !

Ici, Chris Colfer met en scène des jumeaux, Alex et Conner. Ces derniers tombent accidentellement au Pays des Contes, d'après le livre de leur grand-mère. S'ils ont été marqué par les contes de fées de leur enfance, ils vont vite s'apercevoir que ce monde idyllique cache de bien sombres réalités...

J'avoue avoir eu des craintes en commençant le livre, car j'avais peur d'être déçue. Heureusement, ce ne fut pas le cas !
L'histoire est clairement divisé en deux : notre monde et celui des contes.
L'auteur prend le temps de poser les bases et de nous présenter les jumeaux, aux caractères totalement opposés. Et quand ils débarquent au Pays des Contes, c'est parti pour une avalanche d'actions et de réécritures très bien menés !

Tout d'abord, en ce qui concerne l'action, il est aussi contre-balancé par des temps morts qui permettent à notre duo de découvrir ce monde dont ils ne connaissent finalement pas grand chose. Et, comme eux, on apprend à connaître un univers riche et très bien construit. Les contes cohabitent ensemble, dans une harmonie parfaite : le Pays des Contes porte vraiment bien son nom !
Je ne me suis pas ennuyée une seconde : à chaque fois qu'un chapitre se terminait, je voulais absolument savoir ce qui allait se passer ! J'ai été, comme Alex (surtout) et Conner, fascinée par les lieux qu'ils visitaient et les rencontres qu'ils faisaient.

On assiste à pas mal de rebondissements (même si j'avais deviné un élément essentiel, révélé en fin d'ouvrage) et de révélations, même si, forcément, tome un oblige, on n'a pas toutes les réponses aux questions qu'on se pose. J'ai hâte de lire la suite, pour voir ce que l'auteur nous réserve dans les volets suivants !

Concernant les réécritures en elle-même, comme je l'ai dit, elles sont tellement réussies et de manière tellement équilibrée que l'ensemble de l'univers en est tout à fait cohérent.
J'ai tout particulièrement aimé la façon dont il revisite Cendrillon, Blanche-Neige, Boucle d'Or, mais surtout, surtout, un antagoniste qui m'a toujours fascinée : la Méchante Reine.
Chris Colfer lui a offert un backgroud très intéressant, ce qui la rend finalement très humaine. Un des meilleurs points du roman, pour moi !

Malgré tout, je relève un couac : pour rentrer chez eux, les jumeaux doivent récupérer huit objets magiques, qui ont marqué le monde des contes de fées. Or, la quête se révèle finalement assez facile, ce qui m'a surprise : je pensais que le duo rencontreraient davantage d'obstacles sur leur route.

Pour les personnages, j'ai ressenti clairement plus d'attachement pour Alex que pour Conner.
Alex est l'exemple typique de l'élève modèle, qui collectionne les bonnes notes. Elle adore lire et est fascinée par le Pays des Contes. Du point de vue comportemental, elle pourrait être ma jumelle : j'ai adoré la façon dont elle admire les paysages, les lieux, les personnages qui l'ont marquée, voire façonnée (cf. la scène de la tour de Raiponce et la première rencontre avec Cendrillon). J'aurais réagi exactement pareil à sa place !

En revanche, Conner m'a moins plus. Certes, c'est lui qui reste le plus terre-à-terre et qui remets sa sœur sur le droit chemin ; néanmoins, je n'ai aimé certaines de ses réactions, que j'ai trouvée brusques, voire franchement désobligeantes. J'espère mieux l'apprécier dans les autres tomes, parce que là, il n'a pas marqué des points en sa faveur !

Et les personnages de contes ? Chris Colfer a tenté de respecter le manichéisme qu'on trouve dans ce type d'ouvrages et c'est plutôt réussi. Néanmoins, certains d'entre eux sont davantage travaillés et présentent des fêlures qui les rendent plus humains et moins "persos de papier".
La Méchante Reine en est un parfait exemple, mais le Petit Chaperon Rouge et Boucle d'Or sont aussi de bonnes illustrations. Cela les rend plus intéressantes à suivre et plus développées que dans leurs contes d'origine, en leur offrant notamment une histoire et une personnalité.

J'ai beaucoup aimé aussi la Belle au Bois Dormant et Cendrillon. Leur caractère m'a rappelé leurs versions Disney qu'on connaît tous, mais avec des variantes ; ainsi, la Belle au Bois Dormant se révèle dotée d'une personnalité plus marquée qu'Aurore. Pareil pour Blanche-Neige que j'ai trouvée plus intéressante dans cette version que celle plus connue, de Disney.
Bref, des personnages marquants, attachants et vivants que j'ai aussi hâte de retrouver dans les prochains volumes !

Chris Colfer sait raconter une histoire et nous transporter dans un monde à la fois lointain et proche de nous. Le tout une plume addictive, qui offre de belles descriptions, sans jamais tomber dans le surplus. Cela renforce le côté "exploration", vécue par les jumeaux.

Ce premier tome est une véritable merveille : histoire, univers, personnages, tout est (presque) parfait ! Je regrette juste une certaine facilité dans la recherche des objets magiques.
Mais si vous cherchez une excellente réécriture de contes de fées, je vous conseille vivement ce premier tome !

vendredi 29 décembre 2017

Codex 632 : le secret de Christophe Colomb

HISTOIRE

Tomàs Noronha, un éminent cryptologue, est appelé pour poursuivre les recherches du professeur Toscano, mort d'une façon mystérieuse.
Au fur et à mesure de ses pérégrinations, il va mettre à jour d'incroyables secrets entourant Christophe Colomb.

CRITIQUE

Je n'avais jamais lu José Rodrigues Dos Santos auparavant. Je voulais lire La Formule de Dieu à la base, mais ne l'ayant pas trouvé à la bibliothèque, je me suis rabattue sur Codex 632 : le secret de Christophe Colomb.
Mon avis global : j'ai passé un agréable moment, mais j'ai relevé quelques défauts.

Le personnage principal, Tomàs Noronha, doit poursuivre des recherches effectuées par le défunt professeur Toscano. Ce dernier travaillait à la base sur les origines de la découverte du Brésil, mais il va vite s'en éloigner pour se consacrer intégralement aux grandes découvertes, et plus particulièrement sur la vie de Christophe Colomb.
Et les secrets déterrés par les deux hommes pourraient bien changer la face historique de l'explorateur...

Il faut savoir qu'en matière de thriller ésotérique, j'ai une référence : Da Vinci Code, écrit par Dan Brown. Déjà parce que c'est le premier thriller du genre que j'ai lu et d'autre part, j'ai adoré le film. Depuis, ce récit est devenu donc une référence dans ce domaine.
J'imagine bien qu'entre les deux œuvres, y a de grosses différences, tant dans l'histoire que les personnages. Mais j'ai tendance à faire des comparaisons quand je lis un thriller ésotérique.

Dans ce genre de récit, je m'attends donc toujours à de l'action, à ce que le protagoniste soit acculé d'une manière ou d'une autre.
Ce n'est vraiment le cas ici. Oui, Tomàs est acculé à un moment donné, mais pas dans le sens que j'attendais.
En fait, j'ai plutôt eu l'impression que l'auteur voulait davantage étaler ses connaissances que vraiment raconter une histoire.

Parce qu'il faut avouer qu'il ne se passe pas grand chose ; je pensais qu'on aurait un thriller pur et dur, avec quelques moments d'actions. Mais pas du tout !
Finalement, Tomàs parvient à résoudre les problèmes assez facilement et peut donc en profiter pour nous abreuver de discours autour de Christophe Colomb et de ses origines.

J'ai trouvé cet aspect très intéressant, même si certains passages sont assez hardcore à lire (cf. celui du prénom, pour ne citer que celui-ci). Malgré tout, j'ai appris pas mal de choses, ce qui reste le plus gros point fort du bouquin.

Malheureusement, si l'auteur se centre essentiellement sur la partie explicative, les personnages perdent en capital sympathie.
A commencer par Tomàs, notre professeur. Outre qu'il prend des décisions assez spéciales qui m'ont beaucoup dérangée, je n'ai pas éprouvé d'attachement particulier vis-à-vis de lui.
Et c'est pareil pour les autres personnages ; en fait, on ne s'attarde pas trop sur eux, on ne prend pas le temps de les développer. Du coup, ils restent cantonnés au rôle de personnages de papier.

Idem aussi pour l'émotion. Pourtant, y avait matière à susciter l'émotion au vu de certaines scènes. Mais je n'ai pas ressenti de pincement au cœur ou autre chose : je lisais machinalement, sans rien éprouver. Là encore, le fait de tout centrer sur les discours/explications étouffent l'ensemble, ce qui provoque ni sentiment, ni attachement.

J'avais entendu dire que Dos Santos était un auteur accessible, mais je craignais quand même que la traduction soit trop lourde. Heureusement, ce n'est pas le cas ; ça reste accessible, surtout pour les personnes qui ne sont pas familiarisés avec l'Histoire, à des notions de mathématiques et de codes. Ce qui fait que j'ai lu ce texte assez facilement.

Même si j'ai passé un bon moment, le fait de tout centrer sur les explications et les connaissances du personnage font qu'on n'éprouve ni attachement, ni émotion particulière pour les protagonistes et l'histoire, qui souffre clairement du manque d'action.
Je testerais d'autres romans de Dos Santos, mais s'ils sont dans la même veine, je ne suis pas sûre de lire l'intégralité de sa bibliographie.

lundi 25 décembre 2017

La marque de la Bête

HISTOIRE

Bruna est une jeune adolescente de 16 ans qui n'a pas la vie facile : sa mère est morte en couches et son père a sombré dans la folie. Son seul réconfort, elle le trouve auprès de la peau du Moroch, une créature terrifiante.
Un soir, son père tente de la violer. Elle n'a alors d'autre choix que de s'enfuir, avec la peau du Moroch sur les épaules.
Commence alors une fuite éprouvante où la belle pourrait perdre bien plus que la vie : son humanité.

CRITIQUE

Cela faisait un moment que ce titre me faisait de l’œil. Une réécriture du conte de
Peau d'Âne à la sauce fantastique, en plus sombre, y avait de quoi me séduire.
Le souci, c'est qu'avec Charlotte Bousquet, c'est souvent en dent-de-scie. Si j'ai adoré son dernier livre lu Là où tombent les anges, j'ai certes accroché avec La marque de la Bête, mais y a un truc qui a tout flanqué par terre : la romance.

Le roman se centre essentiellement sur Bruna, 16 ans, qui fuit son château, après une tentative de viol, par son propre père. Elle n'a comme seul bagage qu'une peau de bête qu'elle porte constamment sur ses épaules.
Cela ne vous rappelle rien ?

La réécriture en elle-même m'a beaucoup plu : si vous avez en tête le film avec Catherine Deneuve dans le rôle-titre, oubliez-le direct !
L'auteure nous offre sa vision très personnelle de Peau d'Âne, ajoutant une touche de fantastique, mais en apportant surtout une vision très sombre du conte de Charles Perrault.

On reprend l'idée de l'inceste, mais cette fois, Bruna doit fuir après une tentative de viol, par son père. Elle emporte avec elle la peau du Moroch, créature monstrueuse issue des ténèbres, qui possède encore une volonté propre et va s'en servir pour guider la jeune fille, mais aussi l'entraîner dans les tréfonds de l'âme humaine.

En effet, là où le fantastique apparaît, c'est lorsque Bruna peut transposer son esprit à un endroit précis, quand ce n'est pas le Moroch qui la pousse peu à peu à abandonner son humanité pour se transformer en une bête sauvage, avide de sang.

J'ai tout particulièrement aimé ce point de l'intrigue : l'idée qu'une humaine perd peu à peu ses repères et son côté "humain" pour devenir peu à peu un monstre aussi démoniaque que le Moroch. C'est très bien amené et c'est raconté d'une manière telle qu'on se demande vraiment si Bruna va échapper  l'emprise de la créature ou non.

Et l'idée aurait pu vraiment être poussée à fond si la romance ne venait pas tout foirer.
Bruna va, en effet, rencontrer Cassian, un poète auquel elle va éperdument s'éprendre. Outre le fait qu'on n'y croit pas du tout (genre c'est de suite le grand amour alors qu'ils n'ont fait qu'échanger un regard), ça gâche tout le potentiel que l'auteure avait construit.
Du coup, le roman noir se transforme en "sauvons Cassian d'une mort certaine", alors qu'elle ne le connaît pas du tout. Pourtant, l'idée qui jaillit à la fin du bouquin était bonne. Mais comme c'est uniquement pour les beaux yeux d'un type, encore une fois, ça gâche un potentiel énorme qu'on pouvait y trouver dans les dernières pages.
Et je ne parle même pas de l'épilogue, un gâchis énorme qui m'a mise en colère. "Tout ça pour ça", c’est clairement ce que je me suis dis quand j'ai refermé le livre.

Malgré tout, je me suis attachée à Bruna ; cette adolescente obligée de tout quitter pour préserver son intégrité physique, contrainte de vivre en ermite dans la forêt. J'ai beaucoup aimé son cheminement, ses questionnements, sa culpabilité vis-à-vis du comportement de son père et le sien.
J'ai aimé aussi les dialogues entre elle et le Moroch. Le fait qu'il lui offre ses pouvoirs (mais pas gratuitement) renforce leur lien. C'est vraiment le point fort du livre, pour moi.

Concernant les autres personnages, étant donné que le récit est court (moins de 250 pages), on ne s'attarde pas sur eux. On a quelques éléments, mais ils sont si peu développés que je n'ai pas ressenti d'attachement spécifique. Y compris pour le fameux Cassian qui fait battre le cœur de notre héroïne.

L'autre gros point fort du récit est la plume : Charlotte Bousquet nous transporte dans un univers bien loin du monde enchanteresse de Peau d'Âne. Pas de robes couleur du temps, du soleil et de lune, pas de fée-marraine, mais un monde impitoyable où une adolescente, livrée à elle-même doit faire face à ses démons, guidée par une créature qui veut l'entraîner dans les ténèbres.
C'est tellement immersif que je me suis imaginée les murs du château, la forêt immense à la fois protectrice et menaçante... Bref, j'imaginais parfaitement les scènes dans ma tête.

Si la romance vient tout gâcher, il n'en reste pas moins que j'ai passé un agréable moment. J'ai surtout aimé la plume ainsi que la réécriture en elle-même. Sans compter Bruna et sa relation très spéciale avec le Moroch.
Une sympathique découverte jeunesse que je vous invite à lire, si ce n'est déjà fait.

samedi 23 décembre 2017

Le cadeau de l'hiver

HISTOIRE

Pour honorer la promesse faite à son meilleur ami défunt, Merry Olsen accepte d'emménager dans une petite bourgade et de s'occuper de sa fille, Charlène. Mais le premier contact ne se passe pas comme prévu.
Alors que la jeune femme tente peu à peu de gagner la confiance de la petite fille, elle tombe sous le charme de Jack, son voisin. Et ce dernier ne semble pas insensible à son charme...

CRITIQUE

Je cherchais une lecture sans prise de tête en cette fin d'année et mon choix s'est porté sur une romance. 
Alors, je le dis d'emblée : je lis très peu de romances. C'est précisément le genre littéraire que je fuis car, malgré mon côté romantique, j'ai tendance à me prendre le chou. Ce sont soit les personnages qui me gavent, soit la romance qui est très mal amenée. Et quand les deux se rejoignent, c'est encore pire.
Et malheureusement, c'est totalement le cas pour Le cadeau de l'hiver. Ce n'est pas Jennifer Greene qui va me réconcilier avec le genre, mais je dois reconnaître que tout n'est pas mauvais ; le roman a un ou deux points positifs.

L'histoire commence quand Merry Olsen, la trentaine et célibataire, débarque dans une petite bourgade pour s'occuper de Charlène, une petite fille de onze ans qui a perdu son père le jour de Noël. Mais les premiers échanges ne se passent pas très bien...
Parallèlement, elle tombe amoureuse de Jack, son séduisant voisin qui va l'aider à apprivoiser Charlène et ce nouveau quartier dont elle ne connait pratiquement rien.

Evidemment, on se doute bien comment ça va se terminer, donc pas de surprise de ce côté-là de l'histoire. Mais la romance est clairement super mal fichue ; oui, ce sont des adultes consentants, qui éprouvent une attirance physique l'un envers l'autre. Mais le premier baiser qui surgit avant les cent premières pages, alors qu'ils se connaissent à peine : je dis NON.
C'est trop brutal, trop rapide ; j'avoue, je fais partie de ces personnes qui aiment apprendre à connaître les gens avant d'aller plus loin. Vu le genre de livre, j'aurais dû m'y attendre ; mais non, c'est tellement rapide que ça en est pas du tout crédible.

Outre le fait que les deux héros se "trouvent" vite, ils passent le plus clair de leur temps à se dire : "Faut pas qu'on se voie parce que il/elle me rend dingue, mais ça ne m'empêche pas de coucher avec, même si je suis pas sûr(e) des sentiments qu'il/elle éprouve". Et assister à des pensées pareilles pendant 410 pages, c'est chiant et trèèèès long. Et le pire, c'est que ça bouffe une grosse partie de l'histoire ; autant dire que j'ai levé les yeux au ciel à plusieurs reprises !

Malgré tout, je retiens un point positif dans tout ce fatras : la relation Merry/Charlène. Si les deux demoiselles ne s'entendent pas très bien, elles vont peu à peu apprendre à se connaître. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteure gère leurs personnalités opposées. Leur début catastrophique va peu à peu se transformer en relation pas complètement mère/fille, mais presque. C'est le point fort du bouquin, la mieux amenée.
J'ai beaucoup aimé aussi la relation entre Charlène et Cooper et Kicker, les jumeaux de Jack. Ils se comportent comme deux grands frères et ont des centres d'intérêts qui les rapprochent.

Par contre, questions personnages, c'est pas du tout la même chose !
On a une "héroïne", Merry, censée être forte et indépendante. Et plus on avance dans l'intrigue, plus on se rend compte qu'elle ne réunit pas vraiment les deux critères...
Qu'elle baisse les bras lorsqu'elle voit comment se déroulent les choses avec Charlène ; pas de souci, je comprends.
Mais la miss a un sens de l'orientation catastrophique, ne sait pas faire la différence entre du foot et du basket, galère pour faire fonctionner la machine à café... Elle est fantasque, mais n'est pas fichue de se débrouiller pour un sou.
Ce genre de personnage cruche au possible me gave au plus haut point ; je n'ai éprouvé aucun attachement, aucune empathie pour Merry.

Et Jack, c'est un peu pareil ; je ne me suis pas attachée à lui, mais pour une raison différente : son obsession pour Merry est telle qu'il oublie tout bon sens. C'est bien beau de vouloir la mettre dans ton lit ; encore faut-il que ton cerveau ne dégouline pas par les oreilles. Je veux dire par là qu'il n'est pas sûr des sentiments qu'elle éprouve pour lui et lui non plus ! Ce qui ne l'empêche pas de coucher avec... Totalement absurde et illogique !

J'ai largement préféré les enfants : Charlène, Cooper et Kicker. Déjà leur relation proche de celle de deux frères et d'une sœur, mais surtout les échanges qu'ils ont entre eux.
Charlène est l'exemple typique du garçon manqué. Elle préfère l'informatique à la mode ; elle est surtout très affectée par la mort de son père et mettra beaucoup de temps à remonter la pente.
N'empêche, heureusement qu'elle est là pour aider Merry, parce que sinon cette dernière serait incapable de s'en sortir seule...
J'ai adoré la maturité qui se dégage de cette petite fille. Elle n'a que onze ans, mais agit plutôt comme si elle en avait seize.

Quand aux jumeaux, ils sont moins développés que Charlène, mais ils forment un duo complémentaire : l'un court après les filles et est très extraverti, l'autre est plus introverti et cherche surtout à avoir une relation stable. Là aussi, ils vont être un énorme pilier, tant pour la petite fille que pour Merry... au point de lui confier leurs plus gros secrets.

Evidemment, ça se lit très vite, même si ça reste une romance contemporaine : l'auteure va à l'essentiel, sans fioriture. De quoi se vider la tête, entre deux lectures plus consistantes. 

Le cadeau de l'hiver est une romance qui ne m'aura pas convaincue. Heureusement que les personnages secondaires sauvent la mise, parce que le couple est tout simplement insupportable, en plus de tomber dans les bras l'un de l'autre d'une façon trop rapide.

mardi 19 décembre 2017

La Princesse des glaces

HISTOIRE

Erica Falck, auteure de biographies, fait une macabre découverte : le corps de son amie d'enfance baigne dans sa baignoire, les veines tailladées. Tout semble indiquer un suicide, mais la jeune femme n'est pas de cet avis. C'est aussi l'opinion de Patrik Hedström, qui va enquêter sur le passé de la victime.
Le duo va alors se rendre compte que les habitants du petit village de Fjallbacka ont bien des choses à cacher.

CRITIQUE

De Camilla Läckberg, j'avais lu Le Prédicateur, des années auparavant. Je voulais me lancer dans un deuxième livre de l'auteure et mon choix s'est porté sur La Princesse des glaces, car le pitch me plaisait.
Finalement, j'en suis plutôt satisfaite, mais il n'est pas parfait pour autant.

L'histoire commence avec la découverte du corps d'une jeune femme, nue, dans sa baignoire, qui semble s'être suicidée en se taillant les veines. Mais Erica et Patrik ne sont pas de cet avis ; leur opinion commun sur la scène de crime va les pousser à enquêter de leur côté sur la victime, son passé et ses proches. Et ils vont s'apercevoir que certains ne veulent pas que les cadavres sortent de leurs placards...

L'histoire en elle-même est assez plaisante à suivre, même si j'ai traîné cette lecture. Pas qu'elle soit mauvaise ; mais je me suis rendue compte qu'on n'a pas beaucoup de suspens, et même de tension dans le récit. Et ça joue énormément sur le rythme.
Malgré tout, l'auteure arrive à distiller une ambiance pesante et lourde de sous-entendus ; elle a l'excellente idée de nous balader d'un personnage à l'autre, ce qui permet deux choses.
Déjà, un point de vue différent sur une même scène, élément que j'affectionne tout particulièrement ; et surtout l'occasion de montrer qu'un village à priori paisible dissimule de sombres secrets.

Malgré le manque de peps, le final m'a surprise ; des révélations tout simplement énormes qui m'ont scotchée, tellement j'étais partie sur une autre voie !
Ce que j'ai bien aimé aussi, ce sont les sujets traités dans le bouquin : on parle bien évidemment de secrets, mais aussi des ravages de l'alcool, la violence conjugale, le deuil... C'est pas joyeux, mais miss Läckerg sait correctement traiter ces sujets, sans jamais être racoleuse.

En revanche, ce qui m'a déçue, en plus de l'absence de tension, c'est la manière dont notre duo résout les énigmes qui se présentent à eux.
Je m'explique : untel est dans l'impasse concernant l'enquête. Il/Elle a un pressentiment et le vérifie. Il s'avère qu'il/elle était sur la bonne voie et va parler avec la personne concernée pour qu'elle lui explique certaines choses. Seulement, si lui/elle a compris direct, le lecteur est dans le flou total jusqu'à ce que les révélations lui soient offertes.
Ce qui me pose vraiment problème, c'est ce fameux "pressentiment" qu'Erica et Patrik éprouvent. Une fois ou deux, ça passe. Sauf que ça se produit à plusieurs reprises et ça devient vite soûlant ! De plus, ça donne un côté "trop facile" au récit, un comble pour un roman policier !

Les personnages sont plus intéressants à suivre que l'intrigue en elle-même.
J'ai adoré Erica ; cette demoiselle célibataire doit gérer seule les affaires de ses parents décédés, sa sœur Anna étant très prise dans sa vie personnelle. Auteure de biographies, le syndrome de la page blanche n'est pas loin ; mais étant celle qui a découvert le corps, elle va vite s'immerger dans l'enquête et tenter de découvrir la vérité de son côté.
Je l'ai trouvée très touchante, très portée sur les autres ; elle n'hésite jamais à tendre la main, quitte à s'oublier elle-même. 

Patrik m'a également beaucoup séduite ; en fait, c'est surtout le couple qu'il forme avec Erica que j'ai trouvé super mignon. On dirait davantage des adolescents que des adultes ayant passé le cap de la trentaine. Mais il n'en reste pas moins un homme prévenant, très porté sur l'enquête, au détriment de son supérieur hiérarchique.

Les personnages secondaires sont plutôt bien présentés, même si je les ai trouvés moins attachants qu'Erica et Patrik. Mais j'ai beaucoup aimé aussi Anna, la petite sœur d'Erica, qui traverse une période extrêmement difficile dans sa vie, ajouté à la perte de ses parents. Je n'en dirais pas plus, mais j'espère que sa situation va s'améliorer par la suite...

Comme il s'agit d'une traduction, je craignais que ce soit trop soutenu, pour une raison très puérile : je lis très peu d'auteurs suédois. Du coup, ça a été l'occasion de découvrir une nouvelle plume, assez sympa, avec une ambiance travaillée. Cela me donne envie de poursuivre la bibliographie de l'auteure.

Malgré un manque de suspens et de tension, sans compter la façon un peu trop facile dont les personnages mènent l'enquête, j'ai passé un agréable moment. L'ambiance est là, les personnages apportent tous quelque chose et le couple Erica/Patrik est adorable et attachant. De quoi me donner envie de continuer l'aventure Camille Läckberg !

lundi 18 décembre 2017

Ô nation sans pudeur

HISTOIRE

Trois membres du personnel de la Compagnie doivent rester dans les locaux afin que les nouveaux propriétaires puissent faire un état des lieux, pour se les approprier. 
Ce huit-clos de plusieurs jours va permettre aux tempéraments et aux cœurs de s'échauffer...

CRITIQUE

Je n'avais encore jamais lu de roman de Philip K. Dick et celui-ci me faisait de l’œil à chaque fois que je le voyais à la bibliothèque. J'ai fini par l'emprunter et j'ai bien fait, parce que si je devais mettre un seul mot sur cette lecture, c'est ; ennuyeux.

On se centre sur trois personnages, deux hommes et une femme : Verne, Cari et Barbara. Ils doivent garder les locaux désertés de la Compagnie, jusqu'à ce que les nouveaux propriétaires débarquent pour prendre possession des lieux.

Même si je ne m'attendais pas à trouver des éléments fantastiques dedans, je pensais malgré tout qu'on aurait droit à un huit-clos étouffant, avec une pincée de suspens et de tension.
Ben pas du tout !
A la place, on a droit à une série de flashs-backs sur les personnages, leur vécu et comment ils en sont arrivés à la situation initiale. Et franchement, c'est pas super passionnant : entre les histoires d'amour (et de sexe), les relations professionnelles, une petite partie de leur enfance, etc, je me suis rapidement lassée.

En dehors de ces retours dans le passé, le huit-clos en lui-même est là encore, pas très intéressant : le trio se perd parfois dans des digressions qui n'apportent rien de spécial et alourdissent encore davantage le récit.
Mais surtout, on dirait que le récit est avant tout une sorte de passage à l'âge adulte pour l'un des personnages, à savoir Cari. Ce dernier se comporte plutôt comme un jeune adolescent qui découvre le monde, mais qui n'a pas vraiment d'expérience dans les relations. Et plus particulièrement dans les relations amoureuses.
Cela se confirme avec l'analyse qu'on peut trouver en fin d'ouvrage, que j'ai lu en diagonale. D'une part parce que les analyses d’œuvres m'ennuient, mais aussi parce que j'aime me faire ma propre vision d'un livre, sans qu'on me l'offre sur un plateau d'argent.

Si le récit ne m'a pas plu, c'est aussi le cas pour les personnages.
Je n'ai éprouvé aucune attache pour aucun des trois. Je me suis sentie très distante vis-à-vis d'eux. Déjà leur passé ne m'intéressait pas du tout, mais les voir ensuite partir dans des discussions à n'en plus finir, ça m'a agacée.
Je n'en retiens donc absolument rien.

Heureusement que ça a le mérite de se lire rapidement. En fait, cette chronique est très courte, parce que finalement, y a pas grand chose à dire dessus.

Ennuyeux, c'est le seul mot que j’emploierais pour donner mon avis global sur ce roman. Histoire et personnages ne sont pas intéressants. Ça se lit tout seul, mais c'est bien la seule qualité que j'ai pu trouver à ma première "rencontre" avec Philip K. Dick.

samedi 16 décembre 2017

Oniria, tome 1 : Le royaume des rêves

HISTOIRE

Elliott, douze ans, n'a pas la vie facile. Ses relations avec sa belle-mère sont difficiles et est le souffre-douleur des terreurs de sa classe.
Un jour, sa grand-mère lui confie un étrange sablier qui possède le pouvoir de le transporter dans un monde merveilleux, où rêves et cauchemars prennent vie : Oniria.
Cependant, le jeune garçon s'aperçoit vite que cet univers cache de bien sombres recoins et de sinistres personnages...

CRITIQUE

Je n'étais pas spécialement attirée par cette saga, je trouve la couverture hyper moche. Ceci dit, un concept comme les rêves et les cauchemars qui se matérialisent dans un monde parallèle au nôtre avait de quoi séduire. C'est pour cette raison que j'ai finalement décidé d'emprunter ce premier tome à la bibliothèque.
Et je suis ravie car Oniria est une petite merveille !

Le héros est un jeune garçon de douze ans, Elliott. Il traverse une mauvaise passe ; entre son père plongé dans un mystérieux coma, ses relations conflictuelles avec sa belle-mère et ses difficultés scolaires, il n'a clairement pas la vie facile.
Tout change lorsqu'il découvre Oniria par le biais de sa grand-mère. Elle lui remet un sablier magique qui le transporte dans ce monde enchanteur. Mais il va vite se rendre compte que rêves et cauchemars abritent bien des secrets terribles et des personnages menaçants.

Rien que le concept me parlait. Un monde où rêves et cauchemars cohabitent et deviennent réalité, ça ouvre la porte à pratiquement tous les genres littéraires. Et l'auteur s'en sert de façon assez modeste, je dois dire, car ce premier tome sert surtout d'introduction.

On apprend peu à peu à connaître Oniria, cet univers si particulier avec ses règles, ses habitants et ses facettes, bonnes et mauvaises.
Le royaume des rêves dépeint vraiment un monde à part du nôtre où chacun peut s'évader et crée ses personnages et ses lieux, parfois uniques. Mais cela ne veut pas dire pour autant que tout est rose, bien au contraire : Elliott va rapidement découvrir que, derrière cette façade idyllique, se cachent des menaces bien présentes...

Et là encore, l'histoire est aussi introductive. Plusieurs intrigues sont mises en place, afin de permettre aux tomes suivants de se développer. En espérant qu'on aura plus d'éléments dans les volets suivants car certains pans m'intéressent tout particulièrement (le mystère entourant la disparition de la mère d'Elliott, par exemple).

L'histoire en elle-même est hyper agréable à suivre : l'auteur met en place le décor et notre héros dans son monde, avant de le plonger au cœur d'Oniria. Et puis, c'est parti pour de folles aventures où il rencontre tour à tour une princesse, un être capable de se transformer en n'importe quel animal, une intrépide aventurière... Bref, des personnages variés et intéressants, qui vont chacun apporter leur petite pierre à la compréhension de l'univers, mais aussi aux différentes intrigues. 

Je ne me suis pas ennuyée une seconde ; j'ai dévoré ce récit, ravie de découvrir, comme Elliott ce monde. D'ailleurs, Oniria n'est pas sans rappeller le Pays des Merveilles ; aussi étrange, aussi barré que le monde crée par Alice. Sauf qu'Oniria est mieux construit et présente des personnages un poil plus intéressants et moins WTF que ceux crée par Lewis Carroll.
Et vu le final, je suis très curieuse de lire la suite, pour voir ce qui va lui tomber dessus !

Concernant les personnages, Elliott est super attachant. C'est un jeune garçon, de douze ans, complètement paumé, entre sa belle-mère et ses demi-sœurs, son père plongé dans le coma, la disparition étrange de sa mère et ses problèmes scolaires. Seule sa grand-mère trouve les mots pour le consoler et l'apaiser.
J'ai trouvé le héros assez mature pour son âge ; certes, il est émerveillé par ce qu'il voit et, forcément, commet parfois des bêtises, mais globalement, il reste assez "sérieux" pour quelqu'un qui débarque à Oniria pour la première fois. 
Rien que pour ces deux éléments, je suis impatiente de lire le tome deux !

Je suis par contre plus réservée pour les personnages secondaires. Certes, ils sont intéressants ; mais j'attends d'en savoir plus sur eux pour me faire une idée plus globale car, malgré tout, je trouve qu'ils restent assez flous. Tant au niveau du caractère que dans leurs intentions.

C'est très rapide à lire et très immersif ; on est plongé directement dans deux univers radicalement différents, le nôtre et Oniria. Et l'auteur sait accrocher son lecteur avec ses mystères entourant certains personnages, ce qui donne envie de poursuivre son oeuvre.

Malgré des personnages secondaires dont j'attends encore ce qu'ils valent, ce premier volet est superbe ! L'univers, le héros et le style sont très intéressants et ne demandent qu'à se développer davantage dans les tomes suivants ! Je vous invite fortement à pénétrer dans le monde d'Oniria et d'en percer tous ses secrets !

samedi 9 décembre 2017

Les Petites Reines

HISTOIRE

Mireille, Astrid et Hakima ont remporté un concours Facebook, attribuant les prix des Boudins d'Or, d'Argent et de Bronze.
Les trois adolescentes se lancent alors dans un pari fou : relier Bourg-en-Bresse et Paris, à vélo, en vendant des boudins ! Et chacune a des raisons de se rendre dans la capitale française : parviendront-elles à atteindre leur objectif ?

CRITIQUE

Je me suis lancée dans ce titre, suite aux vidéos de Jess et Mélisendre, qui l'avaient beaucoup aimé. J'ai aussi vu d'autres avis, tout aussi positifs.
Pour ma part, ça l'a pas vraiment fait.

Le pitch de base est un concours Facebook attribuant des prix particuliers : les Boudins d'Or, d'Argent et de Bronze. Et les gagnantes sont Mireille, Astrid et Hakima.
Si la première s'en moque royalement, étant habituée depuis des années aux insultes sur son poids, les deux autres sont anéanties. Mais leur rencontre va donner lieu à une idée dingue : se rendre à Paris, à vélo, en vendant des boudins pour payer leurs frais, afin d'accomplir un objectif personnel.

Un résumé pareil, à priori loufoque, m'a pourtant séduite. Bon, on peut s'interroger sur le fait que les parents laissent leurs filles partir seules, pratiquement sans argent, avec un pick-up, des boudins et des vélos, avec le grand frère de l'une d'elles... et ce, sans aucun problème.
Ce n'est pas ce point qui m'a dérangée. Au contraire : cette aventure va être l'occasion pour le quatuor de faire de belles rencontres, de se surpasser. Leur épopée ne laissera d'ailleurs pas indifférent, puisque les "Boudins" (comme elles se surnomment) vont rapidement faire l'objet d'une médiatisation sans précédent. Si elles reçoivent des commentaires bienveillants, d'autres en profitent pour cracher leur venin, sous couvert d'anonymat. Acte de lâcheté par excellence.

A travers le parcours de ces adolescentes au physique "pas dans la norme", l'auteure aborde des sujets difficiles, comme le harcèlement scolaire ; voir un concours désignant les filles les plus laides sur Facebook et les commentaires insultants sont, hélas, une triste réalité : étant Youtubeuse, je côtoie régulièrement ce dernier point. Alors forcément, cela me parle.
Clémentine Beauvais aborde ce sujet avec délicatesse et cela passe très bien.

Si le message est une réussite et l'histoire pas mal du tout, c'est clairement du côté des personnages et de la narration que ce roman pose problème. Sans parler du ton.

Je ne suis pas contre l'auto-dérision, surtout dans ce genre de situation, bien au contraire. Mais là, l'auteure en fait trop.
Mireille, notre narratrice, habituée aux critiques sur son physique prend le tout avec légèreté. Je dirais même avec TROP de légèreté. Elle se permet parfois un discours très lourd qui m'a fait lever les yeux au ciel à plusieurs reprises. Je déteste ces personnes qui balancent des trucs et se croient drôles alors qu'en fait, pas du tout. Je l'avoue, je suis une fille qui ne rit pas beaucoup. Il faut dire que je suis une grande adepte de l'humour noir.
Tout ça pour dire que, si j'ai souri une ou deux fois au début du récit, ça n'a plus été le cas par la suite. L'humour de ce roman m'a agacée.

Du coup, je ne me suis pas du tout attachée à Mireille, qui m'a gonflée, même si son caractère force l'admiration. Elle ne se laisse pas avoir et n'hésite pas à se plonger dans des situations loufoques. Mais son humour agaçant m'a laissée de marbre. Même si elle remonte le moral des troupes, je n'ai pas vraiment eu d'empathie pour elle.

Le fait que tout soit racontée de son point de vue restreint le roman puisqu'on ne suit que ses pérégrinations, à travers ses yeux. Or, j'aurais adoré connaître l'avis d'Astrid, Hakima et Kader (grand frère de cette dernière) sur leurs aventures et leur façon de gérer les différentes situations et leur célébrité grandissante.
De même, j'aurais aussi aimé avoir un avis extérieur à leur épopée ; celui des parents, par exemple. Ou encore celui des journalistes, tant ceux du journal télévisé que de la presse et/ou de la radio.
Bref, y avait largement matière à multiplier les points de vue, quitte à rallonger le bouquin. C'est, pour moi, le plus gros point noir du roman.

Malgré cela, Les Petites Reines se lit très vite et permet de passer un moment assez agréable, pour peu qu'on soit sensible à son humour, ce qui n'a pas été mon cas.

Un livre qui a eu de très bons avis sur la blogosphère, mais en ce qui me concerne, c'est presque loupé. La faut en grande partie à l'humour très lourd et une choix de narration pas judicieux.
Mais le message véhiculé est une réussite et l'histoire en elle-même est plutôt plaisante.

vendredi 8 décembre 2017

Les Substituts, tome 1

HISTOIRE

Tya vit dans une société divisée en plusieurs factions. Elle est une Substitut, un être d'une intelligence très limitée et travaille au sein d'une famille aisée.
Mais, suite au bug de sa puce, elle accède à des connaissances et un langage qu'elle n'est pas censé connaître. C'est le début de la remise en question et de la découverte d'elle-même et du monde qui l'entoure.

CRITIQUE

Suite à l'avis de Mélisendre, j'ai voulu tenter l'aventure avec cette nouvelle saga et je ne suis pas déçue ; j'ai passé un bon moment, malgré les défauts que j'ai pu relever.

Nous sommes dans un monde visiblement dystopique où Tya, notre héroïne, est une Substitut. Comme tous les Substituts, elle possède une intelligence très limitée et doit travailler pour subvenir aux besoins de sa famille.
Or, un bug de sa puce va tout changer : elle va non seulement perfectionner son langage, mais aussi accéder à des connaissances dont elle ne soupçonnait même pas l'existence. C'est le début d'une incroyable aventure qui commence pour la jeune fille.

Le gros point fort du roman, c'est la forme apportée au récit : le début montre clairement les limites langagières de Tya. Elle dit des phrases courtes, avec un vocabulaire très pauvre.
Et plus on avance dans l'histoire, plus sa connaissance du langage s'améliore et, par conséquent, son vocabulaire s'enrichit. les discours plus que minimes du début font place à de véritables descriptions où elle mets des mots sur ses pensées, ce qu'elle voit, ressent.
Le fait que la forme participe au fond est génial ; cela me rappelle Des fleurs pour Algernon de Daniel Kayes, dont la forme est dans la même veine que ce roman.

Si le fond est sympa, il est clairement moins travaillé que la forme.
J'ai beaucoup aimé le monde mis en place par Johan Heliot ; à la fois dystopie et anticipation, il montre une société formatée à partir du niveau d’intelligence de chaque individu. On apprend qu'il existe plusieurs "factions" : les Substituts, les Hauts, les Très-Hauts, la Horde... Bref, tout se petit monde évolue dans cette communauté, même si elles sont séparées. Personne ne se mélange.
L'auteur prend le temps de mettre en place les différents éléments de son univers, qu'on découvre en même temps que Tya, la narratrice. Cela montre surtout qu'il est plus complexe qu'il n'y paraît et laisse présager quelque chose de plus grand pour le deuxième tome.

L'univers est intéressant ; l'histoire l'est moins.
En fait, je ne pensais pas que Tya aurait accédé à une plus grande intelligence bien plus tard dans le bouquin. J'ai été surprise donc quand son discours s'améliore, d'autant plus que ça  n'arrive pas vraiment en douceur.
Mais ce n'est pas grave ; je me suis rapidement habituée au changement de style.
En revanche, à un moment donné, le récit a pris une tournure qui ne m'a pas beaucoup plu ; les passages avec la Horde sont bien trop courts, à tel point que j'aurais aimé plus de développement de ce côté-là. Pareil pour ce qui suit l'épisode Horde ; là encore, plus de développement m'aurait plu.
En fait, j'avais oublié à quel point le roman n'est pas long ; 322 pages. C'est vrai qu'on va à l'essentiel et qu'on ne s'attarde pas sur les détails. Ce qui donne un livre qui va assez vite, malgré ses quelques passages plus calmes où Tya parfait ses connaissances grâce à ses rencontres.

Et puisqu'on parle de Tya, voilà une héroïne à laquelle je me suis attachée. Assez limitée au départ, elle va, à mesure que grandit son intelligence, se rendre compte de l'atroce condition des Substituts et des conditions dans lesquelles ce monde a été créée et son évolution dans le temps.
J'ai beaucoup aimé cette jeune demoiselle de 14 ans qui porte rapidement le destin de tout un peuple sur ses épaules. Etant la narratrice, elle apprend, apprivoise, découvre en même temps que le lecteur.
J'ai hâte de la retrouver dans le tome deux afin de voir la façon dont elle gère le rôle qui lui est attribué !

Je ne parlerais pas des autres personnages, étant donné qu'on ne suit que Tya. Certains semblent intéressants (Cox), d'autres me semblent fades. Sans compter la romance pas du tout crédible, en plus d'arriver comme un cheveu sur la soupe. Heureusement, ce point occupe très peu de place dans l'intrigue, ce qui fait totalement mon bonheur. Je déteste les récits où les histoires d'amour prennent TROP de place dans un livre.

Johan Heliot a une plume qui, comme écrit plus haut, participe clairement à l'intelligence de plus en plus développée de l'héroïne, ce qui renforce non seulement l'attachement au personnage, mais aussi l'immersion à ce monde SF.

Un premier tome très sympa, malgré une histoire en dents-de-scie et des personnages secondaires peu développés, au profil de l'héroïne. Mais je retiens la plume, géniale, et ce monde auquel j'ai la désagréable impression qu'on s'y rapproche de plus en plus.

jeudi 7 décembre 2017

La tresse

HISTOIRE

Smila, Giulia et Sarah. Trois femmes qui vivent dans trois pays différents (Inde, Italie et Canada) et qui sont à un tournant de leur vie où elles peuvent tout changer.
Vont-elles saisir la minuscule lueur d'espoir qui se présentera à elles ?

CRITIQUE

Ce livre remporte un beau succès, tant en librairie que sur la blogosphère. Et comme il faisait partie des nouveautés de la bibliothèque, je l'ai emprunté afin de découvrir par moi-même ce qui plaît autant dans cette histoire.
Sûrement la note d'espoir qui parsème le cheminement des trois histoires qu'on suit. Malheureusement, en dehors de ce point, je n'ai pas du tout adhéré.

La tresse met dont en scène trois femmes, de trois pays différents : Smila, Giulia et Sarah.
La première veut que sa fille aille à l'école pour ne pas suivre la même voie que sa mère, à savoir ramasseuse de crottes ; la deuxième veut sauver l'entreprise familiale au bord de la faillite ; et la troisième, avocate réputée apprend qu'elle a un cancer.
On va donc les suivre au travers de leur parcours de vie et leur façon de changer les choses afin de la rendre meilleure, tant pour elles que pour les proches.

J'ai cru comprendre que Laeticia Colombani voulait donner la parole aux femmes à travers ce roman. Intention louable, mais une bonne intention ne fait pas forcément un bon livre.

Pour commencer, le texte se compose à 95% de narration pour 5% de dialogues. On passe le plus clair de notre temps à suivre les pensées de ces femmes, leurs désarrois intérieurs. L'idée en elle-même est plutôt sympa, mais elle souffre de deux problèmes : les répétitions (l'auteure aime à rappeler des éléments qu'on avait déjà découvert quelques chapitres auparavant), mais surtout, je trouve ce choix assez étrange pour un roman censé donner la parole aux femmes...

Autre souci : les informations fournies dans les chapitres. Je ne doute pas que Mlle Colombani a fait des recherches, notamment sur les Intouchables. Mais vu la façon dont elle nous présente les choses, on dirait davantage la retranscription d'un reportage télé qu'une véritable tranche de vie. Cela me donne la très désagréable impression que le texte ne reflète pas vraiment la réalité.

Si la petite touche d'espoir est la bienvenue (surtout en cette période sombre), l'auteure n'apporte pas de réelle conclusion à son roman. On ne sait pas vraiment ce qu'il advient des héroïnes ; je déteste ce genre de fin. Déjà, c'est frustrant et cela me donne une impression de m'être fait arnaquer...

Un autre problème se pose : l'identification.
Je ne me suis attachée qu'à Smila. De part sa condition d'Intouchable, elle veut absolument que sa fille aille à l'école pour ne pas effectuer le même métier, à savoir ramasser la merde des autres dans leurs maisons.
J'ai beaucoup aimé suivre cette mère de famille, prête à tout pour offrir un avenir digne à son unique fille ; j'ai aimé son courage, sa foi au dieu Vishnou, sa détermination. Elle m'a impressionnée.

Je n'en dirais pas autant des deux autres.
Giulia, c'est la jeune femme italienne qui vit dans une famille très traditionnelle. Elle est très famille et veut tout faire pour sauver l'entreprise fondée par son père, au bord de la faillite.
Elle ne m'a pas spécialement séduite, elle m'est apparue assez fade. Et bien sûr, elle est pas fichue de trouver la solution seule, il lui faut un mec pour la trouver à sa place !
Bref, une demoiselle assez nunuche.

Sarah, elle, est avocate dans un prestigieux cabinet. Elle a parfaitement réussi sa vie professionnelle, mais sacrifie sa vie familiale puisqu'elle n'a pas vu grandir ses enfants.
Or, tout bascule quand elle apprend qu'elle a un cancer.
Je pensais qu'on allait suivre son combat contre la maladie, mais pas du tout ; en fait, la seule chose qui la préoccupe, c'est que personne ne doit connaître l'existence de son cancer. Elle ne veut pas être rejetée et qu'on lui prenne sa place. C'est la seule chose qui importe finalement, ce qui m'a insupportée. Qu'elle ne veut pas qu'on soit au courant, d'accord, mais avec une telle mentalité, je trouve cela ridicule !

Concernant le style, je ne dirais pas que c'est mauvais, mais c'est très haché et pas exceptionnel. L'auteure va droit au but, donne très peu de descriptions et donne l'impression de suivre des tranches de vie au travers d'un reportage télé qu'au travers d'une fiction.

La tresse avait tout pour me faire passer un bon moment ; même pas !
Je me retrouve avec un style assez pauvre, des personnages pas hyper attachants et des histoires sans conclusion, bien qu'apportant un moment d'espérance.

mardi 5 décembre 2017

Le Puits des Mémoires, tome 3 : Les Terres de cristal

HISTOIRE

Olen, Karib et Nils sont sur la dernière ligne droite qui les conduira droit vers leur passé... droit vers les réponses qu'ils cherchent depuis un an.
Mais les dangers restent nombreux et leurs ennemis les traquent dans l'ombre...

CRITIQUE

Dès que j'ai le troisième volet dans le rayon nouveautés de la bibliothèque près de chez moi, je me suis empressée de l'emprunter ! D'une part parce que je voulais connaître le fin mot de l'histoire après un superbe tome deux ; d'autre part parce que cela me fait une nouvelle saga terminée qui vient s'ajouter à la (maigre) liste.

On retrouve notre trio dans leurs dernières aventures où ils vont enfin trouver les réponses aux questions qu'ils se posent depuis l'accident sur la montagne. Mais dangers et trahisons les attendent au tournant.

Comme promis, ce dernier volet clôt les aventures d'Olen, Karib et Nils et apportent tous les éléments qui nous apportent enfin toutes les réponses. De ce fait, j'ai été ravie de voir comment Gabriel Katz nous amène vers la vérité ; en douceur, avec son lot de révélations fracassantes. En tout cas, ça a fait mouche !

Par contre, là où le bât blesse, c'est la façon dont les choses se déroulent.
Autant certaines scènes sont marquantes, autant d'autres ne sont finalement pas intéressantes (la relation Oranie/Olen qui plombe un peu l'ambiance sombre et complotiste, même si on salue l'idée d'avoir au moins une alliée).
On a aussi les soucis réglés de façon trop rapide et trop facilement ; c'est surtout la fin qui souffre de ce problème. C'est très frustrant car l'auteur amène un truc quand même énorme, et qui se résout (presque) en deux temps, trois mouvements.

Ceci dit, j'ai apprécié malgré tout suivre les personnages ; et ce qui est génial, c'est qu'on ne s'attarde pas que sur notre trio. On suit aussi d'autres protagonistes, qui apportent leur petite touche à l'histoire. C'était déjà le cas dans les deux tomes précédents, mais qu'est-ce que j'aime ce type de narration ! C'est enrichissant et permet d'avoir un autre point de vue sur la problématique abordée.

L'univers s'enrichit plus que jamais, avec sa magie noire et ses enjeux politiques. Tout n'est pas rose, loin de là : nos héros vont l'apprendre à leurs dépends.
Je pense que le monde décrit dans cette trilogie pourrait s'étoffer davantage, mais j'en suis satisfaite : après tout, l'intérêt principal consiste à suivre trois amnésiques en quête de la vérité.

En revanche, ce troisième tome permet de découvrir une nouvelle zone géographique : les fameuses Terres de cristal, objet de tous les fantasmes et de toutes les craintes.
Gabriel Katz décrit si bien ses paysages enneigées, ses villages glacés que je m'y suis totalement immergée. Il a aussi l'excellente idée de ne pas se fier qu'à la vue pour les descriptions : il fait aussi appel principalement au toucher. C'était limite si je ne pouvais pas sentir le mordant du froid sur ma peau !

Parmi les trois, Karib est définitivement mon préféré.
Déjà, c'est le seul à maîtriser la magie (et encore) ; malgré son amnésie, il maîtrise de mieux en mieux la politique et l'économie de Woltan (dû surtout à sa position sociale). Bref, un véritable pilier pour les deux autres, car c'est peut-être le plus fort physiquement, mais il se montre calme (moins que Nils malgré tout) et de bon conseil. De plus, il a l'art de se mettre dans des situations délicates (cf. l'arrivée dans les Terres de cristal).
Bref, un colosse qui m'a totalement séduite !

Olen est celui qui a le plus changé. De tombeur, il passe au statut d'être déchu, vu tout ce qui va lui tomber dessus. Il va mettre pas mal de temps à se remettre d'aplomb, malgré la présence de ses amis et d'Oranie à ses côtés.
Mais quand il reprend du poil de la bête, c'est un nouvel homme qui se dresse : j'ai été impressionnée par sa capacité à tourner le dos à son ancienne vie pour se consacrer intégralement à la nouvelle !
Si le personnage ne m'avait pas spécialement séduite dans le premier tome, ici, il a su me toucher et le rendre plus attachant que jamais !

Quand à Nils... Un homme font je savais pas quoi penser dans les deux premiers volets. Et même si c'est l'être qui est le plus mis en avant de part son passé, je reste de marbre.
C'est un combattant redoutable, qui cache de terribles cicatrices et qui va rencontrer d'anciennes connaissances qui vont lui (ré)apprendre qui il est.
Il se dévoile véritablement dans ce troisième tome ; et pourtant, je n'ai pas réussi à vraiment m'attacher à lui. Je pense que Nils restera toujours un mystère pour moi.

Encore une fois, l'auteur sait nous tenir en haleine et nous raconter son histoire en distillant habilement les éléments : révélations, descriptions, évolution des personnages... Une plume qui nous transporte dans le monde de Woltan que j'ai quitté avec regret.

Malgré quelques couacs, ce dernier tome conclut de façon très satisfaisante cette trilogie. Une excellente découverte fantasy que je vous invite à lire et que j'ai dû quitter avec un pincement au cœur. Bon sang, qu'est-ce que ces trois lascars vont me manquer !

lundi 4 décembre 2017

Le fantôme de Sarah Fisher

HISTOIRE

Sarah Fisher se réveille dans un endroit inconnu, avec des vêtements qui ne lui appartiennent pas. Très vite, la vérité s'impose : elle est devenue un fantôme !
Elle va alors enquêter pour découvrir ce qui s'est passé avant sa mort...

CRITIQUE

J'ai emprunté ce livre par curiosité car le résumé me parlait.
Le résultat donne un roman plutôt sympa pour la jeunesse. Mais je suis clairement pas (plus) le public cible !

Sarah Fisher, devenue fantôme, veut percer le mystère entourant sa mort. Pour cette raison, elle va devenir une revenante et retourner sur les lieux où elle vécu.

L'histoire, très courte (à peine 133 pages) ne souffre d'aucun temps mort et on va direct à l'essentiel. Et c'est bien là mon plus gros problème : non seulement on n'a pas le temps de souffler, mais on doit aussi composer avec les éléments qui arrivent bien trop rapidement.

Je pense notamment à la mythologie "fantômatique". On nous balance tous les éléments de façon rapide et on doit rapidement assimiler. Heureusement, y a pas grand chose, donc on retient assez vite et facilement.

Autre problème : la cohérence. Encore une fois, ça va très vite, mais je trouve quand même que certains détails sont énormes dans l'intrigue : genre un flic qui trouve tout à fait logique d'embarquer deux petites filles dans ses investigations. Je veux bien qu'on soit dans de la fiction, mais je trouve qu'on est dans le grand n'importe quoi !

Pour le reste, j'ai malgré tout été prise car je voulais aussi percer le mystère entourant la mort de Sarah. Je me doutais du nom du coupable et le twist final ne m'a pas surprise. Ceci dit, je ne me suis pas ennuyée une seconde.

Sarah est une demoiselle très attachante, avec qui on partage son aventure. La narration est à la troisième personne, mais l'auteure reste constamment avec elle. Plutôt sympa, même si j'aurais aimé avoir la même scène selon différents points de vue. Histoire d'apporter plus de richesse à l'ensemble.

Le style d'Agnès Laroche est percutant et va droit au but. Très pratique au vu du lectorat visé ; les jeunes lecteurs y trouveront leur compte, d'autant que la police de caractère est assez grande.

Le fantôme de Sarah Fisher est un bon début pour des jeunes lecteurs désireux de se lancer dans le policier, avec une touche de fantastique en plus. Je ne suis clairement pas le public cible, mais je l'ai quand même trouvé sympa !

dimanche 3 décembre 2017

Avant toi

HISTOIRE

Après avoir perdu son boulot, Lou accepte un contrat de six mois en tant qu'aide pour un tétraplégique. Mais ce dernier, Will, accueille mal la jeune femme et tout ne semble pas se dérouler sous les meilleurs auspices.
Rapidement, cependant, Lou va découvrir que son travail consiste surtout à empêcher Will de mettre fin à ses jours...

CRITIQUE

Ce roman a été encensé par pas mal de personnes sur la blogosphère. Quand c'est le cas, j'évite de lire le livre en question, de peur d'être déçue, mais surtout pour pouvoir le savourer une fois le buzz passé. Ce fut le cas pour Avant toi ; même si j'ai passé un bon moment, je suis loin des avis ultra enthousiastes que j'ai pu lire.

Lou, une jeune anglaise, perd son travail et accepte dès lors un poste d'aide pour une personne handicapée. Il s'appelle Will et veut mettre fin à ses jours. La demoiselle a six mois pour l'empêcher d'accomplir son projet...

Ce qui m'a surtout déçue, c'est que je n'ai pas ressenti l'émotion tellement décrite par d'autres lecteurs. Bien sûr, j'ai eu des moments où j'ai été touchée, mais ce fut pas l'extase.

Pourtant, ce récit parle de sujets difficiles : le handicap évidemment, mais aussi du chômage et de l'euthanasie. Et de nous rappeler que ce dernier sujet provoque encore bien des débats ; il suffit de voir les réactions des différents personnages.
Jojo Moyes aborde ces sujets avec délicatesse, sans jamais être racoleur ; elle a le mérite de présenter les problèmes sous différentes facettes. Par exemple, le handicap vécu par Will, mais aussi par les membres de sa famille, Nathan, son aide-soignant et les personnes "extérieures" à ses soucis.
Idem pour l'euthanasie et le chômage, ce qui apporte un petit plus.

J'ai écrit "petit plus" parce que le choix de la narration n'est pas vraiment propice à ce type de récit.
C'est Lou notre narratrice, avec de temps en temps des chapitres qui donnent la voix à d'autres personnages (Nathan, Camilla et Steven, les parents de Will ; Katrina, la sœur de Lou). Ce qui n'est pas plus mal, mais il aurait fallu que l'auteure propose d'autres voix, comme Patrick, le copain de notre héroïne, mais surtout Will.
J'aurais préféré avoir une narration principale à deux voix avec les deux protagonistes, quitte à inclure les autres dans des chapitres dédiés.

Autre souci : les personnages, justement.
Je trouve qu'ils sont trop clichés ou trop caricaturaux. A commencer par Lou, l'exemple typique de la jeune ingénue qui n'a jamais rien vécu de sa vie et qui découvre petit à petit le monde, grâce notamment aux voyages, à la musique classique et j'en passe.
Bon, qu'elle habite dans un bled paumé et qui vit dans la pauvreté, soit. Mais j'ai quand même du mal à croire en cette héroïne qui pose parfois des questions incongrues sur le handicap de Will et qui s'extasie devant des trucs qui, pour moi, semblent évidents.

Sa famille est une grosse caricature. Entre les parents qui n'hésitent pas à balancer des piques à leur fille sur son avenir, sur son poids, no comment. Et la sœur qui fait de brillantes études, ultra intelligente et qui, évidemment, veut sortir du carcan pauvre, encouragée par toute la famille. Ceci dit, c'est encore celle que j'ai préféré de toute la cellule familiale.

Je suis très partagée envers Will.
D'un côté, il m'a beaucoup touchée de par son histoire et sa vie qui a totalement basculé ; mais d'un autre côté, le mec demande à Lou de profiter de la vie alors qu'il veut mettre fin à la sienne... Bien sûr, je n'oublie pas le fait qu'il soit tétraplégique. Oui, étant valide, je ne peux pas comprendre cette situation. Clairement. Mais, je sais pas, je trouve ça dingue quand même !

De plus, il a un caractère assez détestable, même s'il finit par se dévoiler progressivement. Cependant, je reste très partagée en ce qui le concerne.

Et là encore, sa famille m'a totalement déplu. Là où je trouvais que celle de Lou était caricaturale, chez Will, je n'ai pas ressenti d'empathie pour aucun membre. Camille, Steven, Georgina, aucun ne m'a plu. Et même les chapitres qui leur sont dédiés ne m'ont jamais convaincue.
Seul Nathan, l'aide-soignant, tire son épingle du jeu et parvient à être attachant. J'ai beaucoup aimé sa façon d'être avec Will et Lou. Le meilleur perso du bouquin, selon moi !

L'écriture de Jojo Moyes n'est pas exceptionnelle ; elle raconte son histoire sans chichis, sans jamais en faire trop. Elle nous propose une histoire entre deux êtres que tout oppose, mais qui vont apprendre à se connaître et découvrir leurs univers respectifs. C'est joliment raconté.

Avant toi n'est pas le coup de cœur attendu, bien au contraire ; les personnages sont trop clichés pas assez attachants et le choix de la narration n'est pas judicieux. En revanche, les sujets délicats sont abordés avec justesse et sensibilité, le tout raconté d'une jolie manière, bien que pas extraordinaire.
Pour résumer l'ensemble : sympa, mais sans plus.