mardi 13 février 2018

Phobos, tome 1

HISTOIRE

Dans le cadre du programme Genesis, six garçons et six filles sont choisis pour coloniser Phobos et former les futurs couples qui bâtiront leur nid, une fois sur place.
Léonor, avec ses compagnes de voyage va rencontrer chaque garçon à travers des séances de speed-dating et tenter de trouver son futur époux...

CRITIQUE

Phobos est LA saga SF Young Adult qui a fait beaucoup parler d'elle sur la blogosphère. Je voulais découvrir la plume de Victor Dixen et voir ce que cette saga avait dans le ventre.
Encore une fois, un roman unanimement plébiscité ne m'aura pas convaincue.

Léonor, avec cinq autres filles et six garçons, participent au programme Genesis, où ils devront former les premiers couples à coloniser Mars... ou plutôt Phobos, l'un de ses satellites. A travers des séances de speed-dating, ils vont apprendre à se connaître et les premières affinités naissent... ainsi que les premières rivalités !

Honnêtement, un pitch pareil ne me tentait pas des masses. Je voulais surtout voir comment le côté SF allait être exploité ; et finalement, l'histoire est plutôt bien passé, malgré les facilités scénaristiques que j'ai pu relever.

L'une d'elle, au début du livre, aurait pu être mieux traitée, mais il faut bien justifier les révélations qui arriveront aux oreilles de nos apprentis astronautes !
Ceci dit, l'auteur a réussi à happer mon intérêt pour son roman. J'aimais beaucoup ce qu'il proposait, au travers des scènes baptisées "Champs" et "Contre-champs", même si j'ai préféré ces derniers.

En effet, les scènes "Contre-champs" dépeignent une vision du programme Genesis finalement très peu reluisante. Et on se rend compte que cette émission de télé-réalité cache une vérité plus sordide que ce qu'annonçait le résumé. Rien que pour cet élément, j'ai été séduite par les idées de M. Dixen. Et cela me donne envie de lire la suite, d'autant plus qu'il mets en place deux ou trois intrigues qui risquent fort de s'emboîter les unes aux autres pour les tomes à venir.
Elles sont d'autant plus réussies, qu'étant à la troisième personne du singulier, on peut se balader d'un groupe à l'autre, même si le programme Genesis reste l'élément commun, à différents échelles.

En revanche, les scènes "Champs" m'ont beaucoup moins plues, et ce pour deux raisons.
La première est le choix de la narration. L'auteur a pris le parti de suivre seulement Léonor. Et donc, uniquement le compartiment des filles.
J'aurais tellement aimé avoir le point de vue des autres filles et des six garçons, quitte à se balader d'un point de vue à un autre à chaque "Champ". Ça aurait été génial de percevoir leurs opinions, notamment par rapport aux speed-datings.
Surtout que notre Léonor est loin d'être une véritable héroïne pour moi.

La deuxième raison est qu'il ne se passe pas grand chose d'intéressant. Passée la découverte de leur compartiment, les filles passent plus leur temps à discuter de leurs séances de speed-dating, quand elles ne sont pas occupées de leur côté.
Heureusement que les scènes "Contre-Champs" sont plus intéressants ; ce sont finalement ces passages qui m'ont convaincue de poursuivre cette lecture.

Et puisqu'on parle des speed-dating, autant le dire d'emblée : j'en ai aimé aucun !
Je sais que le but est de former les futurs couples et qu'ils sont plongés dans une situation exceptionnelle, mais je ne lis pas de la SF pour me retrouver avec des scènes ou filles et garçons se rentrent dedans à coup de drague ultra lourde ! Perso, j'ai levé les yeux au ciel à plusieurs reprises, tellement je trouvais ces scènes ridicules.

Autre gros point négatif : les personnages.
N'en déplaise à certains, je trouve que Léonor est une grosse Mary-Sue, malgré les tentatives de l'auteur pour essayer de la paraître plus "normale".
Sauf que la demoiselle a un physique de rêve (on insiste énormément sur sa chevelure rousse), est la seule qui découvre LE truc important du roman, ne veut pas suivre les règles (parce que c'est bien connu, l'héroïne ne fait jamais comme tout le monde !) et veut imposer les siennes... Bref, Léonor n'a pas vraiment de défaut.
Je dis "vraiment" parce que Victor Dixen essaie de nous faire croire qu'elle a des défauts. Qu'elle complexe énormément à cause d'une brûlure (qu'elle a baptisé d'ailleurs la Salamandre) ou encore qu'elle hésite entre deux garçons, quitte à se faire passer pour une manipulatrice.
Le problème ? L'auteur force tellement le trait que ça en devient risible. Perso, j'ai eu du mal à croire qu'on pouvait autant complexer sur une blessure, même si Léonor entretient le mystère autour d'elle.

Et comme c’est notre narratrice, on ne voit l'aventure qu'à travers ses yeux. Ce qui diminue fortement l'approfondissement des autres personnages.
Les autres filles et les garçons sont réduits à leur physique et à deux ou trois traits de caractères. On a bien quelques éléments de passé pour certains d'entre eux, mais c'est exposé à la va-vite, si bien qu'on finit par oublier ces détails.
La seule qui m'a vraiment semblé intéressante, c'est Safia. De part son passé, elle m'a beaucoup touchée. Elle apporte la touche de sensibilité et de douceur bienvenue dans le groupe. J'espère qu'elle se dévoilera davantage dans les autres tomes (même commentaire pour les autres) !

L'écriture est très cinématographique. Déjà par les termes "Champs" et "Contre-champs" pour les différents chapitres, mais aussi au vu des descriptions fournies.
Ces dernières sont très vivantes, tant et si bien qu'on imagine parfaitement les scènes dans la tête. Cela rend l'ensemble très immersif, ce qui reste un gros point fort du récit.

Malgré sa mise en scène soignée, digne d'un film, ce premier tome ne m'a pas convaincue. En cause : une histoire inégale et des personnages pas très développés, d'autant plus que l'héroïne est insupportable, en plus d'être proche de la Mary-Sue.
Ceci dit, l'ensemble m'a suffisamment intriguée pour me donner envie de lire la suite.

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